Pourquoi accordons-nous notre attention à l’excellence uniquement dans le football ?

Pourquoi accordons-nous notre attention à l’excellence uniquement dans le football ?

Sans le moindre doute, la nuit du mardi 29 mars a été une nuit noire pour tous les Algériens, après avoir assisté à l’un des matchs les plus difficiles et les plus excitants, d’autant plus qu’ils ont ressenti l’euphorie de la victoire et de la qualification pour la Coupe du monde pendant quelques secondes, puis tout s’est évaporé en un clin d’œil.

Indépendamment de ce qui s’est passé dans les coulisses, et du rôle suspect joué par l’arbitre en privant les « Verts » d’accès à la Coupe du monde, ce qu’il faut se demander maintenant, c’est : comment transformer cette détermination, et ce travail acharné en toutes les affaires de nos vies et pas seulement dans le football ?

Pourquoi accordons-nous toute notre attention à la victoire et à l’excellence uniquement dans le football ?

Il est clair que, nous ne montrons pas le moindre degré d’intérêt quand il s’agit d’échecs et de déroutes dans des domaines bien plus importants que le jeu de football.  Nous ne montrons pas la moindre tristesse pour tous les classements qui situent l’école algérienne parmi les derniers rangs au niveau mondial, sachant que les universités algériennes n’existent pas au sein dès 2000 meilleures universités du monde. Sans parler de la situation des hôpitaux, des services de santé et du système bancaire, qui continue de fonctionner selon les mécanismes du siècle dernier et autres échecs qui ne se comptent pas…

En effet, nous avons suivi tout ce qui s’est passé à Blida. Que ce soit lors de l’étape de la vente des billets, de la bousculade et de la course qui s’est déroulée pour s’offrir une place et assister au match de barrage pour se qualifier pour la Coupe du monde, ou lors de la journée de match lorsque les supporters ont afflué au stade 8 heures avant le début de match. Et tout cela se comprend, car l’Algérien est par nature enthousiaste à l’idée de gagner et de relever des défis, quels que soient les sacrifices. Mais pourquoi ce tel engouement et cet esprit combatif sont absents quand il s’agit du reste des défis de la vie ?

Pourquoi échouons-nous à produire nos propres produits alimentaires alors que Dieu nous a dotés d’un pays agricole qui peut fournir de la nourriture au monde entier ? Et le plus étrange est que cela ne provoque pas notre colère ou notre ressentiment, et personne ne parle de la personne responsable de cet échec ou n’appelle à son départ. Puis pourquoi ces millions d’experts ne se présentent-ils pas pour cette situation étrange qui nous fait importer des produits agricole et agroalimentaire que nos ancêtres exportaient vers l’Europe ?

Pourquoi sommes-nous maintenant soumis et résignés à nos souffrances, pourquoi nous taisons-nous alors que nous regardons notre patrie sombrer et filer droit vers le bas sans la moindre réaction ?

Ce sont des questions que l’on se pose après le choc de l’élimination des qualifications pour la Coupe du monde. En espérant pouvoir profiter de l’enthousiasme ardent de notre jeunesse et lui orienter la bonne direction pour bâtir sa vie sur des bases solides. Néanmoins, nous ne visons pas par là pour amoindrir l’importance du football ou appeler à ne plus y prêter attention, car ce n’est plus seulement un jeu de divertissement. C’est devenu un investissement, un tourisme aussi, une culture. Mais pas plus important que le reste de la vie.

Ces questions qui me trottent toujours dans la tête quand je regarde la société algérienne souffrante. Je reviens et regarde la génération d’aujourd’hui et je me demande aussi, pensez-vous que nous avons cessé d’aimer notre patrie ? Est-ce qu’on ne l’aime vraiment que lors des matchs de foot ? Certes non, l’Algérien naît avec l’amour de son pays et chaque jour où il grandit, l’amour du pays grandit en lui.

Je n’aurais pas écrit ces lignes si j’avais trouvé un autre moyen de faire taire ce commérage dans ma tête et de calmer la douleur qui serre mon cœur, mais les mots sont pour moi un argument devant moi-même et devant ma conscience.

Chérif LAIB

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