Présidentielle en France : pour qui votent les franco-algériens ?

À chaque élection présidentielle en France, la question de l’influence des électeurs français d’origine algérienne dans les résultats des urnes se pose, étant donné qu’ils sont les plus nombreux par rapport aux autres communautés étrangères. À quelques heures de l’élection, aucun candidat ne semble faire l’unanimité au sein de la communauté française d’Alger, mais des tendances fortes émergent.
La communauté algérienne est la première force en France par rapport aux différentes communautés maghrébines, au nombre d’environ 5 millions et demi, dont plus d’un million qui ont la double nationalité, ce qui leur permet de participer à l’élection de demain pour choisir le prochain président français.
L’Algérie a été très présente dans les campagnes des candidats aux élections présidentielles en France, et les relations entre les deux pays, notamment la période du colonialisme français, et la question des immigrés algériens en France, ont occupé une part importante des interventions et déclarations des les candidats,
En effet, l’Institut d’études d’opinion et de marketing en France et dans le monde a mené une enquête d’opinion visant notamment à tenter de connaître les tendances de l’opinion publique de la communauté africaine en France, y compris la communauté maghrébine, dans l’élection française.
L’étude n’a pas fourni de chiffres précis concernant le nombre de la communauté africaine et maghrébine en France, et a attribué la raison à la loi française qui interdit d’identifier les citoyens en fonction de leurs origines, de leur religion, de leurs opinions ou de tout critère affectant leur vie personnelle, une loi qui remonte à la Révolution française en 1789, afin d’éviter les discriminations.
Les 1 108 répondants qui ont répondu à cette enquête font partie d’un groupe plus large de 27 102 personnes interrogées qui ont généralement plus de 18 ans et qui affirment avoir au moins un parent ou grand-parent d’ascendance africaine.
Si les électeurs du continent africain, et précisément du Maghreb ( Algérie, Tunisie et Maroc), avaient l’habitude de voter pour les candidats du Parti socialiste, dont le dernier était l’ancien président François Hollande, cette fois les orientations de l’Afrique et l’opinion publique maghrébine semble avoir changé ses intentions de vote et s’orienter vers un autre candidat qui n’est pas issu du Parti socialiste, mais qui en est proche en termes d’orientation politique.
Le candidat préféré des Algériens, des Marocains et des Africains en général cette fois, selon une enquête d’opinion réalisée par le même l’institut, est le candidat du parti « La France Fière », Jean-Luc Mélenchon, qui devance même le président sortant, Emmanuel Macron.
Ce que Melenchon a obtenu, selon l’étude, c’est 38% des intentions de vote des Algériens et du reste de la communauté maghrébine et africaine en général, contre seulement 25 % pour Macron, un pourcentage non négligeable qui ferait peut etre la différence lors du premier tour des prochaines élections, d’autant plus que le nombre de cette communauté est estimé à plusieurs millions et pourrait dépasser les six millions de personnes.
Des observateurs soulignent que Mélenchon devance les autres candidats pour ses positions équilibrées et défendant les droits des communautés musulmanes (algériennes, maghrébines et africaines en général).
Ce qu’il faut souligner, c’est que la candidate du Parti socialiste, représentée par Anne Hidalgo, maire de Paris, n’a pas dépassé 3% d’intentions de vote, alors que son parti est depuis des années le favori des communautés musulmanes, et peut-être est-ce dû à son ignorance et sa non-défense contre les campagnes de propagande contre ces communautés, dont la source reste toujours l’extrême droite représentée par deux candidats : Marine Le Pen, l’ancienne dirigeante du Front national et de l’actuel Rassemblement national, et Eric Zemmour, le candidat du Parti « la reconquête ».
Ces derniers (Le Pen et Zemmour), malgré leur hostilité apparente envers les communautés musulmanes, ont obtenu des intentions de vote à moins de 10 % pour le candidat du Front national, et 7% pour Zemmour, contre 4% pour le candidat écologiste, YannickJadot, et 3% pour le candidat du Parti communiste Fabien Roussel.